Au cœur des paysages luxuriants africains, un réveil agricole est en cours, porteur de véritables promesses de prospérité et d'opportunités, notamment pour la jeunesse.

L'Afrique dispose d’un vivier de potentialités agricoles inexplorées. Tel que le met en lumière le rapport Feed Africa, le continent abrite 65% des terres arables non cultivées du monde, représentant une capacité significative d'expansion agricole. Ses divers climats et écosystèmes offrent la possibilité de cultiver une grande variété de produits, allant des céréales de base comme le maïs et le riz, aux cultures lucratives telles que le cacao, le café et le coton.

Les prévisions de la Banque Africaine de Développement (BAD) indiquent que d’ici 2030, le secteur de l'agrobusiness en Afrique pourrait atteindre une valeur impressionnante de 1 milliard de dollars américains. Avec des investissements accrus, ce secteur pourrait être le sésame pour créer plus d'emplois et soulager la pauvreté pour beaucoup dans la région. En Afrique de l'Ouest et du Centre, le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) note que jusqu'à 80% de la population dépend de l'agriculture comme source de subsistance, avec le secteur contribuant entre 30 à 50% au Produit Intérieur Brut (PIB) de la plupart des pays.

Cependant, des défis majeurs se dressent sur le chemin. De nombreux entrepreneurs agricoles en herbe, en particulier les jeunes, se heurtent à des obstacles tels que l'accès limité au financement, aux marchés et à l'expertise nécessaire.

Le Programme de Formation du Centre Songhai

En reconnaissance à cela, le Programme de Développement des Nations Unies (PNUD), en collaboration avec le Centre Songhai et ses partenaires, a lancé un programme de formation solide adapté pour 31 jeunes entrepreneurs d'Afrique de l'Ouest et du Centre en novembre 2022. Cette formation intensive d'un mois était axé sur la production de légumes et de volailles, l'agroforesterie et l'aquaculture.

Des mois plus tard, des récits de réussite émergent dans toute la région. Prenons l'exemple de Niandou Mamane Moctar, du Niger. Après avoir suivi la formation, Niandou a créé «Bio du Sahel", une ferme intégrée qui allie la pisciculture, l'élevage de volaille et la culture de légumes. « Cette formation m'a permis d'améliorer mes compétences techniques en élevage de volailles, en agriculture biologique et en systèmes intégrés à travers les sections, » déclare-t-il. « Mon projet n'est pas seulement agricole ; c'est aussi un projet de transformation sociale. Il offre des solutions à plusieurs défis auxquels mon pays est confronté, tels que la dégradation de l'environnement, les problèmes de sécurité alimentaire, et le chômage. »

En résonance avec cet esprit d'initiative, Able Akossiwa Mawougno du Togo réinvente son entreprise avicole. « À Songhai, ma principale préoccupation était de trouver une solution pour augmenter le taux de ponte et d'éclosion chez les dindes et les canards. De ce côté, mes attentes ont été satisfaites, et j'ai réalisé que les dindes et les canards n'ont besoin que d'une simple composition alimentaire pour pondre efficacement. Maintenant, je prévois de passer de ma petite ferme à une plus grande, ce qui me permettra d'appliquer le système intégré que j'ai observé à Songhai, » partage Able, fondatrice de « Ma Passion ».

Kerkula King du Libéria, promoteur de "Green Future Agribusiness Incorporated", intègre l'engagement communautaire dans son entreprise agricole. « Depuis mon retour du Centre Songhai, j'ai intégré la culture du poivron, du concombre, et de l'okra dans mes activités. Je forme également 20 jeunes, dont 12 femmes, à la production de légumes sur mes terres. Nous avons commencé en mars 2023 et prévoyons de conclure avec succès en mai 2023, »partage-t-il avec fierté.

Une opportunité pour le futur

Ces histoires soulignent une partie de la promesse agricole de la région. Cependant, pour libérer pleinement ce potentiel, une approche à plusieurs volets est indispensable, englobant une formation exhaustive, l'innovation, l'accès aux marchés et au financement, des politiques favorables et des investissements ruraux stratégiques.

Cependant, plus que tout, il s'agit d'attirer les jeunes vers l'agriculture et d'investir en eux. La population jeune de la région fournit une main-d'œuvre formidable pour le secteur, offrant une opportunité de transformer l'agriculture de subsistance en entreprises commercialement viables et d'aider à résoudre les problèmes pressants de la région.

Ensemble, en soutenant des initiatives comme le Programme du Centre Songhai, nous pouvons assurer que l'agrobusiness durable soit le cœur battant de la résurgence socio-économique de la région et construire un avenir prospère et durable pour la région.

Source: UNDP Africa